Don't give away the end— Réservé

« You'll sit alone forever
If you wait for the right time
What are you hoping for?
I'm here and now I'm ready
Holding on tight
Dont give away the end
The one thing that stays mine »

Inès marchait dans les allées de l’hôpital en direction de la sortie. Elle venait d’enchaîner deux gardes et l’idée d’aller se coucher au plus vite était son unique objectif. Même si avec le temps elle avait appris à couper son sommeil et s’était habituée au rythme effréné des nuits à l’hôpital, son organisme requérait un minimum de sept heures de sommeil profond pour être en forme. Il était évident qu’entre ses jambes lourdes et son humeur irritable, elle était loin du compte.

Alors qu’elle continuait d’avancer, elle se fit doubler par une bonne dizaine de résidents qui semblaient faire la course. Intriguée, Inès en arrêta un et l’interrogea :
« - Qu’est ce qui se passe ?
- T’es pas au courant ?
- Si, c’est pour ça que je pose la question ironisa-t-elle
- Un résident va être choisit pour pratiquer une opération accompagné d’un titulaire.
- Intéressant... »

D’un coup, avec une telle motivation, la jeune femme se sentie beaucoup moins fatiguée qu’auparavant. Elle se mit sur le champs à suivre les autres. Une fois arrivée, un groupe de résidents était déjà planté devant l’une des chambres du couloir, en train d’écouter les instructions. Inès se fonda dans la masse et écouta à son tour attentivement.
- Bon les jeunes, voici monsieur Taylor. Il souffre d’un pinéalome. Alors, qui peut me dire ce que c’est ?
Pendant quelques secondes, toutes les respirations furent coupées.
- Oh, allez, quelqu’un connaît bien la réponse.
- Oh oui, oui ! C’est une tumeur cérébrale bénigne située dans la glande pinéale.
- Bravo Kane ! Vous pouvez vous préparer immédiatement pour rejoindre le docteur Spencer.
Pendant quelques secondes Inès avait cru qu’il s’agissait de son jour de chance. Mais en entendant le nom de Ian, elle perdit tous ses moyens.
- Euh...nan...je, enfin ça va pas être possible.
- Oui, un problème ?
- C’est que...ben....
- Vous avez conscience que c’est une grande chance ?
- Oui dit-elle peu convaincu
- Alors FILEZ vous préparer !
- Je...ok

Inès, en rogne, avançait à grandes enjambées en direction des salles d’opération. A cause de ses problèmes personnels avec Ian, elle n’avait pas réellement envie de se retrouver avec lui pendant plusieurs heures à découper un cerveau. De plus, elle savait que la plupart des résidents qui étaient à ses côtés quelques secondes plus tôt, seraient installés en haut, derrière la pièce vitrée, les observeraient travailler et se feraient certainement un malin plaisir à se raconter les dernières rumeurs du jour.
Inès pénétra dans le bloc opératoire. Elle enfila sa tenue, s'attacha les cheveux, se lava les mains avec l'aide d'une infirmière. Par la vitre, elle pouvait voir Ian, déjà près, qui n'attendait plus qu'elle pour démarrer. Inès pris une grande inspiration puis entra dans la pièce.
*Bon, l'essentiel est de rester..PRO-FE-SSIONEL*

Elle se dirigea à ses côtés puis, une fois, assez proche, elle lui dit:
- Salut...

La journée avait été dure. Bien plus, à vrai dire, qu'il ne l'aurait imaginé ce matin en posant le pied au sol. Trois interventions avaient été programmées pour cette seule journée. Et si la première fut un parfait succès, le neurologue ne pouvait malheureusement se vanter qu'il en fut également de même pour la seconde. En plein milieu de l'opération, le cœur de sa patiente avait lâché, et celui du fœtus qu'elle portait en elle en avait fait de même. Ils n'étaient parvenu à en sauver aucun des deux. Il avait pourtant fait tout ce qui avait été en son possible pour qu'il en soit autrement. On ne peut parfois rien face à la mort. C'est une des nombreuses tragédies qui peuplent la vie d'un médecin. Quant à la troisième intervention, elle se déroulerait dans un peu moins d'une heure. Et autant dire qu'il l'attendait avec on ne peut plus d'appréhension. Surtout que cette dernière opération ne se déroulait pas sans risque. Comme pour s'éveiller d'un mauvais rêve qui se jouait à l'intérieur même de sa tête alors qu'il était encore parfaitement conscient, Ian colla brusquement son front contre la vitre, glacée par le mauvais temps qui s'abattait à l'extérieur. Dans un geste presque inconscient, il but d'un trait le reste de café noir et corsé qui se trouvait au fond de sa tasse. Il en était déjà à son troisième depuis qu'il était parti se poser en salle de repos. Il fut détourné de ses pensées lorsqu'on pénétra dans la pièce.

« T'es un chanceux, Spencer. »
« Et, je peux savoir pourquoi ? » finit-il par demander, sans pour autant porter une grande attention à ce que pouvait bien lui raconter son collègue.
« Le résident qui t'assistera, c'est la petite blonde. »
« La petite blonde ? »
« Kane. »

Il lui fallut un certain temps avant de pleinement réaliser ce qui venait de lui être dit. Kane, Inès, son Inès - même si à vrai dire, elle n'était plus réellement 'son' Inès depuis qu'il avait décidé de mettre en suspend leur relation - allait opérer avec lui, aujourd'hui. Il s'était tellement réfugié dans le travail - ou dans les nombreux délires de Trager - afin de tenter de la laisser au plus profond de son esprit, qu'il n'avait pas imaginé une seule seconde qu'il serait un jour amené à travailler avec elle, vraiment du moins. C'était bien sa vaine. « Génial. » finit-il par lancé, dans un ton emplit de sarcasme qu'il était bien difficile de ne pas percevoir. Et c'est bien à contre-cœur qu'il partit en direction du bloc.

« Bonjour. » lui lança-t-il froidement pour toute réponse. Il avait tenté de paraître le plus professionnel possible, mais il semblait plus distant qu'autre chose. Il ne put pourtant s'empêcher de la regarder au fond de ses yeux bleus, mais détourna aussitôt le regard, ce qui engendra entre eux un nouveau malaise. Ian prit une profonde et longue inspiration avant de prononcer, comme avant chaque intervention : « Prêts à jouer à dieu, les enfants ? » Lorsque chacun acquiesça, ils débutèrent l'opération.

« Scalpel. »

Inès fut surprise et gênée par sa froideur. Certes ils avaient quelques différents et ils étaient au travail, mais de là à être aussi distant. Elle ne le connaissait que trop bien pour savoir que ce n’était pas dans son habitude. Et lorsqu’il la regarda droit dans les yeux, Inès sentit un réel malaise entre eux. Elle avait l’impression qu’il n’appréciait pas sa présence. Et à vrai dire, à cet instant précis, elle aurait même préféré être dans le bureau du chef à se faire réprimander plutôt qu’ici.

« Je vois que ça a l’air de te faire plaisir de me voir... » lui dit-elle à voix basse tout en lui faisant sentir son sarcasme.

Elle l’observa toutefois débuter son opération avec attention. Ian avait toujours eu beaucoup d’assurance lorsqu’il pratiquait une intervention. C’était d’ailleurs quelque chose que la jeune femme avait toujours admiré chez lui. Même une personne qui n’avait aucune connaissance médicale aurait pu sentir qu’il était dans son élément. La jeune résidente aurait vraiment tout donné pour être capable de savoir faire la même chose un jour. Mais le regarder travailler de la sorte la fit divaguer un peu. Son esprit fit le lien entre sa rencontre avec Ian, comment elle était tombée amoureuse de lui, puis Amaury. Inès était complètement dans la lune, il suffisait de voir son regard vide pour s’en rendre compte. C’était pourtant vraiment pas le bon moment pour divaguer sur sa vie personnelle alors qu’elle était supposée assister Ian. D’ailleurs, une infirmière ayant remarqué son manque de concentration lui toucha le bras puis lui demanda :

« Mademoiselle, vous êtes toujours avec nous ?
Euh...oui, oui » Inès sursauta et cligna des yeux, comme si on venait de la réveiller brusquement d’un sommeil profond. Elle essaya de faire de son mieux pour se concentrer, mais rien n’y faisait. Elle avait l’impression qu’elle allait défaillir. Elle maudissait le fait d’avoir trouvé la réponse, elle maudissait la neurologie, elle maudissait plus ou moins tout le monde à cet instant précis. La jeune femme sentait juste une sorte de boule de feu brûlante qui montait en elle. Elle leva les yeux au ciel pour essayer de se détendre mais cette action n’obtenue pas l’effet escompté : en haut, la petite pièce était pleine à craquer de résidents qui les observaient et déblatéraient sur leur compte. D’ailleurs, elle croisa le regard d’Amaury. Elle ne l’avait pas vu auparavant lors du « concours neurologique empoisonné ». Et c’est justement pour ça qu’Inès ne pu retenir sa surprise et pensa à voix haute :
« Amaury ? »
La jeune femme était consciente qu’elle n’aurait pas dû dire ça. Mais pour une raison inconnu, c’était juste sortit tout seul. Elle était persuadée que Ian n’allait pas apprécié. Déjà qu'au bloc elle ne lui servait pas à grand chose à par faire la potiche, mais si en plus elle se mettait à sortir le prénom de ses flirts, il était pas sortit.

[

]

L'opération promettait d'être longue. Et vu la façon dont elle avait commencé, Ian savait qu'elle le paraîtrait encore davantage. Le patient qu'il avait commencer à opérer était un homme de vingt-huit ans auquel on avait découvert, après de nombreux mois peuplés de violentes migraines à n'en plus finir et de vertige, qu'il avait d'importants méningiomes. Il avait même finit par perde une partie de ses facultés visuelles parce que l'un d'entre eux compressait le nerf optique gauche. Afin de tenter de tous les extraire, il allait nécessité près de trois heures trente d'intervention. Autant dire qu'avec une telle ambiance, il fallait être patient.

« Amaury ? »
Ian resta un long moment a observer Inès. Il la fixait, la bouche ouverte -même si personne ne put le constater puisqu'en l'occurrence, il avait un masque juste devant cette dernière - sans pour autant qu'aucun son ne parvienne à en en sortir. Il était tout simplement abasourdi. C'était le comble, le summum, le paroxysme de l'ironie, là. Non, non, c'était impossible, ce devait être une hallucination. Inès n'aurait jamais osé lui faire ça, pas à lui. Mais pourtant, il était certain de l'avoir bien entendu. Et à en voir les têtes d'ahuries des infirmières de bloc, spécialistes en commérage, quelle que soit l'occasion, il n'était d'ailleurs pas le seul à avoir entendu. Elle ne pouvait tout de même pas être sérieuse. Etait-elle à ce point sadique ? Au point de venir le troubler au sujet de celui qui avait été le départ du désordre semé entre eux, au point de prononcer son prénom alors même qu'il opérait le cerveau d'un patient. Impossible, et pourtant. Le pire dans tout ça, c'est qu'en plus de passer pour un con devant elle, il passait pour un con devant toutes les personnes présents au bloc, ainsi que la pléiade d'internes logée dans l'observatoire et qui ne ratait rien à la scène, même s'il n'était pas certains qu'eux aient vraiment entendu.

« Vous avez raison, Kane. Peut-être que j'aurai dû demander à votre petit ami de venir m'aider, il aurait très certainement été d'une plus grande aide que vous. En même temps, cela n'est pas bien difficile. » Il sentait peu à peu la colère monter en lui. Et de rage, c'était l'unique chose qu'il avait trouvé à lui dire. Cela commençait bien. Encore une fois, il n'avait pas pu s'empêcher d'être froid, même blessant. Mais c'était plus fort que lui. Savoir qu'elle pensait à cet autre, alors qu'elle se trouvait avec lui était tout bonnement inconcevable, trop dur à supporter.

[Je retourne me cacher. ]

Inès avait l’impression qu’elle s’enfonçait dans le sol. Elle était souvent bavarde et avait du mal à tenir sa langue en certaines circonstances, mais là, ça relevait plus d’un problème de son subconscient. Qui sait, elle avait peut être un problème neurologique elle aussi. Au départ, elle semblait perdue et confuse. La jeune femme était toutefois assez présente pour s’apercevoir que Ian la fixait. D’ailleurs, son regard noir ne laissait rien présager de bon. Pourtant, elle n’aurait jamais imaginé qu’il oserait la rabaisser ainsi devant toute son équipe. En l’écoutant prononcer ses paroles, Inès sentit la colère l’envahir. Où était passé son Ian ? Celui qui la faisait rire ? Qui avait toujours un mot doux pour elle ? A cet instant précis, elle avait très envie de lui envoyer une réplique acerbe par vengeance. Le fait qu’il soit titulaire ne la freinait pas le moins du monde, mais elle retenait un sanglot depuis quelques secondes qui l’empêchait d’ouvrir la bouche. Elle réussit seulement à articuler un faible « pardon... » qui n’était pas exactement l’idée qu’elle se faisait d’une réponse aussi froide qu’avait été la sienne. Pourtant, après une brève pause, elle trouva le moyen d’ajouter :
« Que tu critiques mon travail c’est une chose, mais vient pas me taper une crise sur mon pseudo petit ami alors que tu sais très bien qu’on n’est pas ensemble! »
Il pouvait en effet lui reprocher tout ce qu’il voulait, elle savait qu’elle n’avait absolument rien fait de mal avec Amaury. C’était peut être de la simple mauvaise fois, mais elle ne se considérait pas à l’origine de leurs problèmes de couple. C’est vrai qu’elle avait parfois eu l’impression de ressentir plus que de l’amitié envers le résident, mais jamais elle n’aurait sacrifié sa relation avec Ian pour lui. Ou du moins, c’est ce qu’elle aimait penser. Elle considérait surtout que Spencer, avec ses crises de jalousie incessantes, avait tout fait partir en vrille.

Inès était comme dans une bulle, coupée du monde qui l’entourait. Si bien qu’elle n’entendait pas les messes basses des infirmières présentes dans le bloc. Pourtant, son esprit attrapa quelques bribes de leur conversation, et il sélectionna notamment cette réflexion :
« Il est pas gêné quand même. Il paraît que c’est lui qui s’est envoyé en l’air avec la gynéco de l’hôpital. Les hommes, tous les mêmes. »
Inès accusa le coup, elle connaissait le genre de ragots qui circulaient dans l’hôpital et rien n’assurait que ce soit vrai. Pourtant, ça faisait quelques temps qu’elle sentait que quelque chose se tramait derrière son dos. Elle n’aurait pas engagé Savannah si elle n’avait pas eu des doutes. Après avoir regarder les infirmières, elle se tourna vers Ian et, dans le but d’obtenir de plus amples informations, lui demanda simplement :
« C’est vrai ? »

« Ouais... » finit-il par lui répondre, en détournant son regard du sien. Il était bien loin d'être convaincu par ce qu'elle venait lui dire.

Un certain moment eu le temps de s'écouler avant qu'aucun des deux parviennent à articuler le moindre mot. Ian tenta d'analyser la situation, sans pour autant y parvenir. Et les gens autour d'eux semblèrent tout aussi interloqués. Confus, perturbés. Surement avaient-ils un peu de mal à comprendre ce qui avait bien pu se passer. Pourtant si eux ne parlaient plus, les infirmières ne se gênaient pas le moins du monde piour commenter avec une certaine délectation le spectacle qui venait de se dérouler devant leur yeux. « Il est pas gêné quand même. Il paraît que c’est lui qui s’est envoyé en l’air avec la gynéco de l’hôpital. Les hommes, tous les mêmes. »
S'il l'occasion lui avait été donnée, s'il ne s'était pas en cet instant trouvé en plein milieu d'une opération, et s'il n'avait pas déjà piqué une crise à Inès, il leur aurait sans doute dit ce qu'il pensait d'elles. Et pas que du bien. Il n'en pouvait plus de ces rumeurs de couloirs au sein de l'hôpital. Tout ce qui avait de près de loin un rapport avec la vie personnelle d'un des membres du personnel se retrouvait obligatoirement dans les conversations. Il était presque impossible d'avoir une vie privée digne de ce nom, ici. On savait que machin couchait avec truc alors qu'il était marié à muche. Nan, mais où pouvait bien aller le monde ? En même temps, ce qu'il était en train de faire était bien loin d'arranger les choses. Il le savait, on avait pas fini d'en entendre parler. Tant pis.

« Je... »
Il hésita. Il se retrouvait dans une situation à laquelle il avait pourtant durement cherché à échapper. Il savait bien que cette histoire avec Mia allait un jour ou l'autre être jetée, par une personne ou une autre, sur le tapis. Mais il avait tenté de repousser l'échéance aussi loin que possible. Il chercha ses mots. Pas pour tenter de se justifier, il savait d'avance qu'il n'y avait rien à justifier, ça s'était passé. Point. Il essaya juste de trouver quelque chose à lui dire. Mais il sentait la colère monté en lui à nouveau.
« Dr Spencer ? » Ses pensées étaient bien trop tournées vers Inès. Il ne se rendit pas même compte que la petite infirmière brune à côté de lui tentait, tant bien que mal, d'obtenir son attention. Il poursuivit sans lui porter le moindre regard, comme si dans tout l'espace du bloc opératoire qu'il n'y avait qu'elle, Inès. Tout le reste ne comptait plus.
« Oui, c'est vrai. Et alors ? Tu étais déjà bien trop occupée avec lui pour t'en rendre compte, de toute façon. » s'emporta-t-il. C'était sorti, il n'avait pu le retenir. Et même s'il savait que cela aller la blesser, il n'avait pu s'en empêcher. Même si jamais il n'aurait osé lui faire le moindre mal, en cet instant, égoïstement, il espérait que cela la touche, plus qu'il ne voulait l'admettre. « Ne me prends pas pour un imbécile, Inès. Même si vous n'êtes pas ensemble, il se passe quelque chose entre vous. Et ça, ça s'est produit bien avant que j'ai commis cette erreur. Tu le sais. » S'il avait voulu expliquer pourquoi il avait agi de la sorte, pourquoi il lui avait de telles choses, il n'aurait pas pu. Les mots étaient sortis sans qu'ils n'aient pu les arrêter. La colère semblait avoir pris le contrôle de son être dès lors qu'elle avait eu le malheur de prononcer son prénom. Celui d'Amaury.

« Dr Spencer ? » La petite infirmière se manifesta à nouveau.

« QUOI ? » Aboya-t-il

« Il s'enfonce. » La brunette désigna d'un geste de la main l'électrocardiogramme. Ce dernier avait pourtant fait résonné une sonnerie indiquant que le coeur du patient était en train de lâcher, mais il avait été beaucoup trop absorbé par ses fichues histoires personnelles qu'il ne s'était pas du tout montré professionnel, pas du tout.

« Et merde ! »

[

]

» M. HIRSCH, just give me time.