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Sujet: Tous les chemins mènent à la fuite. [R.] Ven 14 Aoû - 20:09
Mia avait enfin pu avoir une nuit parfaitement tranquille, et surtout, longue. Cela faisait quelques jours qu’elle n’avait à peine fermé les yeux. À croire que la moitié des femmes du pays avaient décidés d’accoucher les jours précédents. C’était alors fraîche comme une fleur que Mia passa les portes de l’hôpital, prête à commencer une journée avec le sourire. Mais voilà, elle ne se doutait pas que cette journée allait aussi être assez gênante, puisqu’elle allait croiser un de ses ex, qu’elle avait envoyé presque en dépression. De quoi culpabiliser pendant un moment, ça, c’était sûr. L’Anglaise était loin d’être une parfaite garce, mais savoir qu’au fond, elle avait brisé le cœur de quelqu’un, ça l’avait mit très mal à l’aise, bien que Malo lui avait également brisé le cœur, et l’avait trahis. Trahison qu’elle n’avait jamais pu oublier, même encore maintenant, malgré les mois passés. Régulièrement, Mia le croisait dans les couloirs de l’hôpital, ne s’échangeait que quelques mots souvent très gênants. D’habitude, Mia n’était pas aussi gênée avec une personne, mais Malo, c’était tellement différent. Elle avait longtemps cru que c’était l’homme de sa vie, même encore maintenant, il lui arrivait de se demander si elle n’avait pas eu tort en mettant un terme à toute cette mascarade. Mais, elle ne pourra jamais lui pardonner, malgré les efforts. À présent, elle ne pouvait qu’être son ami, persuadée que cela était mieux que rien. Prête à se diriger vers les vestiaires pour aller se changer, elle aperçu Malo au loin, prête à faire demi tour pour éviter une énième conversation gênante.
Mais voilà, il l’avait vu, et l’avait même interpellé. Se retournant vers lui avec un fin sourire quelque peu gênée, ils se fixaient, ne sachant pas quoi dire. Quelques personnes passaient près d’eux, se demandaient ce qu’ils pouvaient bien faire exactement. Depuis l’histoire avec Mikhail, Mia était sans arrêt épié quoi qu’elle fasse, donc, elle avait apprit à ne plus faire attention aux gens. « Malo. Salut. » Une bien belle conversation vous allez dire. Mais c’était ainsi depuis le retour de Malo. Mia, bavarde d’origine, n’arrivait pas à débiter plus de 5 mots à l’ex homme de sa vie. « Tu vas bien ? » Encore une banalité. C’était impressionnant la façon dont Mia pouvait sortir un tas de banalités en présence de Malo. Mais que pouvait-elle faire en même temps ? Lui sauter dans les bras ? Lui dire combien elle était contente de le voir ? Ce n’était pas le genre de Mia. Mais au fond, elle espérait qu’un jour, une conversation s’imposerait. Depuis le retour de Malo, toutes conversations n’avaient été que pure banalité, et sans importance. Mais Mia espérait avoir des réponses, histoire de lui partager une part de sa trahison, pour redevenir amis, ou au moins, qu’ils aient une attitude plus normale l’un envers l’autre. Parce que regarder un peu partout, en ayant l’impression de tourner en rond, et que chaque conversation n’était qu’une épreuve de plus, Mia n’était pas sûre de savoir supporter ça encore longtemps, avant d’exploser.
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Sujet: Re: Tous les chemins mènent à la fuite. [R.] Dim 16 Aoû - 2:28
Malo avait quitté l'hôpital tard, la veille. Il avait passé sa soirée aux urgences et était rentré seul chez lui, comme tous les jours. Une routine s'était installée dans sa vie depuis plusieurs semaines, et il avait du mal à s'y résoudre. Ses journées se résumaient au travail - gueuler sur des internes empotés, entres autres. Il avait bien des amis avec qui passer du temps, et quelques membres de sa famille qu'il voyait toujours; hélas, l'amour manquait à son quotidien. Paradoxalement, Malo n'essayait même pas de rencontrer d'autres femmes depuis Mia. C'était trop tôt. Il avait bien eu quelques aventures, purement physiques cela dit. Un homme reste un homme. Pour l'instant, il savait qu'aucune autre ne pourrait la remplacer. Jamais il ne retrouverait ce qu'il avait avec elle, c'était certain. Malo pensait qu'elle était la femme de sa vie. Celle avec qui il se marierait, aurait des enfants, vieillerait. Si seulement il n'avait pas fait cette erreur... Si seulement. Il était allé voir ailleurs alors qu'il était comblé. Le revers de la médaille qu'il avait connu suite à son infidélité avait été très éprouvant. On dit qu'on n'oublie jamais son premier coup de foudre.
Natthiesen venait de sortir des vestiaires. Il s'apprêtait à rejoindre l'étage du dessus et finir de la paperasse. Il fit quelques pas en direction de l'ascenceur quand il croisa Mia. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait depuis son retour, mais c'était bien la première fois où il s'était décidé à lui adresser un franc regard, et, éventuellement, échanger deux, trois paroles avec elle. « Euh... » Malo n'avait pas trouvé mieux pour attirer l'attention de Mia. Heuresement, ça avait suffit. Dans le cas contraire, il n'aurait pas tenté une autre approche. Il lui était difficile d'affronter son regard après ce qu'il lui avait fait, en contrepartie de ce qu'il éprouvait encore à son égard. Elle s'était finalement arrêtée et avait enchainé sur une phrase des plus banales. « Malo. Salut. » Après près d'un an de séparation, il semblait qu'elle n'avait plus rien à lui raconter. La situation était pour le moins gênante, pour l'un et pour l'autre. Ca ne s'améliora pas quand la jeune femme rétorqua « Tu vas bien ? » Comment pouvait-il réagir face à cette interrogation ? Il y avait bien des possiblités. Le résident avait le choix de l'envoyer balader et jouer à l'homme bafoué. Il pouvait également se montrer fort et user de toute sa bonne volonté pour la convaincre que tout allait parfaitement bien dans le meilleur des mondes, au risque de passer pour un mauvais comédien. Enfin, il pouvait ignorer la question que chacun des deux protagonistes savait futile. Et c'est ce qu'il fit. « Bonjour, Mia. » commença-t-il. « Quoi de... nouveau, dans ta vie ? » dit-il d'un ton hésitant. Que de lieux communs. Une réplique digne des plus grands navets hollywoodiens. Plus d'une année s'était écoulée depuis leur dernier face-à-face, et la seule chose qu'il trouvait à dire étaient ces petits mots ridicule et insignifiants. Comme si une réponse était envisageable à cette question. Que pouvait-elle bien répondre à ça ?
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Sujet: Re: Tous les chemins mènent à la fuite. [R.] Mer 19 Aoû - 23:56
Retrouver son ancien amant n’avait pas été chose simple pour la gynécologue de l’hôpital. Malo l’avait tellement blessé par son attitude, par sa trahison, que le fait de le revoir lui avait à nouveau brisé le cœur. Mais, il lui arrivait très souvent de regretter cette époque, puisqu’elle éprouvait encore tellement d’amour ou plutôt d’affection à son égard, que s’en était presque difficile à déchiffrer. Malo avait toujours été l’idéal de Mia. Il était lui aussi médecin, physiquement parlant, il était totalement aux goûts de la jeune mexicaine et niveau caractère, il était un véritable cœur, ou en tout cas, auprès d’elle. Mia se demandait souvent ce qu’il se serait passé si elle lui avait pardonné, si elle avait apprit à lui refaire confiance. Cette quadragénaire était très croyante, et elle savait que Dieu pouvait pardonné, alors, elle aussi. Seulement, la confiance est une chose qu’il ne faut jamais brisé envers Mia. Turner avait toujours accordé sa confiance de façon un peu trop rapide, mais, il lui était difficile de la redonner quand on lui avait envoyé toutes ses croyantes en plein visage. Même encore à ce jour, Mia ressentait souvent le besoin d’étreindre Malo, car contrairement à tout les hommes qu’elle avait pu fréquenter, Malo avait toujours été celui qui lui apportait le plus de stabilité, le plus de sécurité, aussi bien physiquement, que sentimentalement parlant, ou encore, au niveau du travail. Dès le moment où elle avait posé son regard sur lui, elle avait toujours été persuadée que c’était lui qui lui fallait et personne d’autre. Mais le destin s’en était mêlé et les avaient séparés, de façon brutale. Ou plutôt, ce fut Mia qui les avaient séparés, et non le destin. Malo était tombé dans une espèce de dépression, et Mia avait toujours tout gardé pour elle, même la rancœur qu’elle éprouvait pour cet homme. Parce que sa rancœur était aussi forte que son affection, et que malheureusement, elle ne pouvait pas séparer ces deux sentiments pourtant, si opposés.
« Quoi de... nouveau, dans ta vie ? » Que pouvait-elle répondre à cela. ‘Tout vas très bien, je suis triste H24, je n’ai pas couché avec un homme depuis des mois, mais la pêche, et toi ? Ta dépression, ça roule ?’ Non, elle ne pouvait pas dire cela, même si Malo savait combien Mia pouvait être direct quand il s’agissait de dire une quelconque vérité. Il fallait qu’elle soit diplomate, ou en tout cas, essayait de l’être. « Pas grand-chose… la routine quoi. Et toi ? » Ils avaient l’air de deux parfaits imbéciles qui osaient à peine lever le regard l’un vers l’autre, comme si quelque chose de mal allait se produire, et malheureusement, Mia ne put se retenir, et éclata d’un rire assez franc, et assez communicatif, il fallait l’avouer. Ils étaient tellement ridicules que ça en était très amusant, ou en tout cas, aux yeux de Mia. Les gens qui passaient près d’eux la croyaient sûrement folle. « On est ridicule, tu ne trouves pas ? » Si cela n’avait tenu qu’à elle, Mia lui aurait fait une étreinte digne de ce nom, et l’aurait emmené dans une pièce histoire de rattraper le temps perdu. Mais c’était tout bonnement impossible ; car malgré ce souhait de Mia, plus rien ne serait comme avant entre eux. Tout semblait encore trop présent dans leurs têtes pour faire un quelconque mouvement. Ils avaient pourtant tellement de choses à se dire. « Tu sais ce qu’on devrait faire ? Aller boire un verre. » Vu de l’extérieur, cela pouvait représenter un rendez-vous, mais ce n’était pas forcément le cas. Mia souhaitait le considéré comme un ami, plus comme une personne qui l’aurait blessé, qui lui aurait balancé toutes ses faiblesses à la figure comme si elle n’était rien. Et puis, elle avait franchement besoin de faire un retour vers le passé pour que son présent et futur soit clarifié.
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Ven 14 Aoû - 20:09
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