Cherry Pie [R. Dr Abrams]

« T’es pas drôle tu sais… »
« Tu ne vois pas que je suis en pleine intervention là… »
« Aaaah ! C’est pour ça qu’il a le crâne ouvert alors ! C’est trop fort, je ne m’en serai jamais douté… » Derrière la vitre de plexiglas, Aiden observait avec un intérêt certain les moindres mouvements de son ami, et néanmoins employé Ian Spencer, pratiquer… Pratiquer quoi au fait ? « Pourquoi il a le crâne ouvert ? » Avait-il demandé dans l’interphone après cinq bonnes minutes de silence total. « Hémorragie méningée… aspiration. » Trager soupira une nouvelle fois avant de lui dire « Bon, moi, je vais bouffer… T’auras pas de tarte à la cerise ! » Ian jeta un coup d’œil ahuri en direction d’Aiden qui lui fit un signe de main avant de sortir de la salle d’observation du bloc opératoire numéro deux.

Aiden avait passé toute sa matinée enfermé dans son bureau. Il avait étudié plusieurs cas de patients intransportables ou en attente de greffe, appelé tous les hôpitaux et autres banques d'organes possibles afin de prévoir les opérations du lendemain. Seule sa secrétaire était venue de temps à autres, dérangeant ses réflexions pour déposer de nouveaux dossiers à signer ou bien pour lui apporter une tasse de café. Bien que peu recommandé, il se savait droguer à la substance sombre qui n’avait plus aucun effet vitalisant depuis des lustres. Peut-être juste pour le goût…

Il avait aussi reçu un donateur ce matin. Un vieillard dont son ancien chef s’était lui-même occupé. Non pas qu’il trouvait les choix de son mentor barbants, mais il devait bien avouer que celui-là, il n’avait pas été le chercher au pays des amphétamines. Il était soporifique à souhait et Aiden s’était vu obligé de faire la conversation seul sinon il se serait très certainement endormi dans son canapé en cuir en conseillant à son client de faire de même jusqu’à ce que la sonnerie de la pause ne retentisse. La sonnerie, c’était son estomac. Depuis des années, Aiden supportait cet organe qui, à midi et demie pétante, lui faisait savoir qu’il avait besoin d’être nourri… Après, c’était à lui de se débrouiller pour rejoindre au plus vite son bureau où l’attendait une commande ou bien la cafétéria, là où il volait le plus souvent la nourriture du plateau que se faisait Ian. Avant, il adorait préparer ses propres repas –car oui, fin cuisinier il est- et les partager avec la porteuse de culottes Bisounours… mais aujourd’hui, ce temps était révolu. Il allait devoir mettre la pression à Ian pour qu’il lui prépare un plateau repas tous les matins, sous peine de déséquilibre alimentaire… Aiden savait parfaitement qu’il ne cuisinerait pas pour lui tout seul. Impossible. Ce n’était pas très amusant de préparer des petits plats si personne n’était là pour vous dire à quel point ils pouvaient être succulents…

Passé le pas de l’entrée de la cafétéria, il embrassa d’un coup d’œil la vue qui s’offrait à lui. La Tamise lui semblait toujours aussi calme, et la vue de l’autre rive du fleuve l’amusait autant qu’elle le surprenait. Il avait souvent vogué sur cette Seine anglaise, il pouvait même dire à quoi correspondait tel ou tel remous à la surface de l’eau. Il était subjugué du simple fait que cet élément de la nature était planté au beau milieu de la ville… Mais bon. Ce n’était qu’une vue et il n’allait pas rester planté là toute la journée. Il porta sa main vers la poche arrière de son pantalon et en constatant qu’il n’avait pas amené son portefeuille avec lui afin de faire l'acquisition d'un sandwich dans l'un des distributeurs, il se résigna à se diriger vers le self ou l’attendait de nombreux plats dont il ignorait l’origine même… Il se demandait qu’est-ce qu’ils foutaient à la compta’ pour ne pas servir des plats potables dans cet hôpital… Bonjour la réputation.

La seule raison qu’il aille au self, c’était les tartes aux cerises. Il les savait non naturelles, sortant très certainement d’une quelconque boîte de conserve mais nom de dieu, qu’est-ce qu’il raffolait de ces trucs bizarres… il préférait nettement celle que lui faisait sa mère quand il était gosse ou bien celles de sa voisine –car oui, sa voisine lui offrait des gâteaux sans même réellement comprendre pourquoi…- mais celle de la cafét' avait quelque qui plaisait à ses papilles. Un plateau en mains, avec sa seule tarte aux cerises posée en plein milieu, il chercha dans la salle quel interne il pourrait martyriser aujourd’hui en prenant place à ses côtés. A la place, il aperçut une rousse flamboyante et après avoir prit une expression qui se voulait ‘sociale’, il lança à sa nouvelle titulaire…

« Vous avez de la chance ! Il n’a pas plût une seule fois depuis quatre jours ! » Il prit place face au médecin Abrams après s’être assuré qu’elle n’attendait personne pour déjeuner ce midi. « Entrons dans le vif du sujet ! De quels détails croustillants avez-vous discutés avec cette très chère Grace hier ? » Il semblait très sérieux quant au fait de vouloir savoir ce que les deux femmes avaient bien pu échanger entres elles la veille. Non pas qu’il détestait le secret médical, il adorait en abuser lorsque des patients trop collants venaient le titiller lui ou l’un de ses titulaires. Mais sa curiosité était vite attisée lorsqu’il s’agissait de lui. Narcissique, lui ? Pas du tout !

Il attendait de voir la réaction de sa nouvelle titulaire, avec qui il n’avait pas encore prit la peine de discuter depuis son arrivée, si ce n’était les cinq minutes de rapide présentation qu’il lui avait fait faire lorsqu’elle s’était présentée à son bureau, il y a plusieurs jours de ça…

[Court se cacher...]

Invité

Arrivée à 8h ce matin, Kalea avait pourtant passée une courte nuit, certes très agréable mais le reveil avait été difficile. Etant donné qu'elle n'était à Londres que depuis deux mois et qu'elle n'avait pas voulu vendre sa maison à Los Angeles cela la contraignait à habiter en colocation, jamais Kalea n'avait connu ça de sa vie et il fallait dire que ce n'était pas une situation qu'elle adorait. Elle n'osait pas ramener quiconque chez elle car ses colocataires n'étaient autres que des collègues à elle (à vrai dire les rumeurs lui faisaient peur, elle avait déjà connues celle-ci dans l'ancien hôpital où elle travaillait et n'avait pas envie de revivre cela), et elle était souvent insupportée par le bruit et le bazar que pouvait faire les autres. Quand à 42 ans vous avez toujours été indépendante et que vous vous retrouver là, cloitrée dans une maison avec d'autres personnes que vous connaissez à peine c'est une situtation assez cocasse. La seule solution qui n'en est pourtant pas une qu'a trouvée Kalea est d'aller dormir ailleurs quand l'ambiance l'agaçait trop. Et la nuit dernière c'est donc ce qu'elle fit, comme à son habitude elle but un verre dans ce bar au coin de sa rue et il ne fallut longtemps pour qu'un homme assez attirant vienne lui parler, Kalea savait bien ce qu'il attendait d'elle et donc elle lui donna ... En échange d'une nuit chez lui. Certes celle-ci fut assez mouvementée et ainsi elle ne retourna pas chez elle, filant au matin directement à l'hôpital. Montée immédiatement à l'étage de la psychiatrie, Kalea n'a ce matin pourtant pas arrêté une seconde malgré la fatigue. Il faut dire que quand Kalea travaille ce n'est pas à moitié ... Elle reçut en ce beau matin sans pluie quatres patients. Pas de problème particulier, un matin comme les autres. Il était rare à Kalea de dire ça, en effet si elle avait choisi ce métier c'était aussi pour la part de surprise qu'il reservait, chaque patient était donc différent et ainsi chaque journée. Mais cette matinée avait été assez banale, c'est un peu avec regret qu'elle y pensait d'ailleurs.

Kalea finit par regarder sa montre, 12h06, elle décida d'aller déjeuner. Elle sortit donc de son bureau, son sac et son bipeur dans la poche, ferma la porte à clef avant de s'arrêter au secretariat pour prévenir de sa pause au cas où quelqu'un la chercherait. Accoudée, il fallut un moment avant qu'on la remarque, toujours dépassées par les évènements les femmes (en effet il y avait vraiment aucuns hommes au secrétariat) avaient toujours l'air occupées et stréssées.

« Hum Hum ... »

Kalea n'avait trouvé que cela pour se faire remarquer, mais ça marchait au moins.

« Madame Abrams ... »

reconnue un peu genée la femme derrière le comptoir, d'un ton sec et d'un sourire figé Kalea finit par lui dire :

« Je vais déjeuner ... Si quelqu'un me cherche j'ai mon bipeur, veillez tout de même à ce que ce soit important ... »

Mieux fallait prevenir de ça, sinon la plupart de ces employés faisaient sonner pour un rien le bipper ce qui était assez agaçant en plein repas, cela lui était arrivé plus d'un fois depuis qu'elle était ici à Londres, de devoir partir pour une soit-disant urgence alors qu'arrivé à son bureau elle apprenait que ce n'était que pour un rendez-vous changé d'heures ou d'autres banalités. C'était différent à Los Angeles, là-bas tout le monde était plus "cool", ah vraiment tout lui rappelait sa ville natale qui lui manquait tant ...

Et ce n'est pas en arrivant dans la cafétaria et en découvrant le repas désastreux qui l'attendait que cela changa. Elle prit un plateau et se servit à son aise, enfin façon de parler, Kalea prit une salade, un morceau de pain, un dessert et sans oublié une des choses qui était assez bonne dans ce restaurant administratif, un verre de vin. S'il y avait une chose qu'elle avait apprise ici c'était bien que le déjeuner n'était vraiment pas fameux ... Elle passa donc son chemin, son plateau à demi-rempli et s'installa à une table. Personne qu'elle ne connaisait dans la salle, ce n'était pas étonnant elle n'avait pas eu l'occasion de parler avec elles, uniquement des personnes qu'elle n'avait vu que de vue ou pas du tout. Une table de deux l'attendait non loin, elle s'y installait. Kalea ne pensait recevoir la visite de personne, c'est ainsi qu'elle commença son repas par une gorgée de vin. Quelques instants après avoir reposé son verre, la place fut prise par son superieur : Aiden Trager. C'était une suprise, c'était lui qui l'avait fait venir ici mais pourtant depuis qu'elle était arrivée elle n'avait pu lui parler qu'une fois très brievement à son arrivée dans l'hôpital. Un sourire sociale au lèvre, Kalea pouvait dire que c'était assez rare l'ayant croisé et surtout ayant beaucoup entendue parler de lui, elle lui rendit volontier. Il s'assit donc et finit par lui dire : "Vous avez de la chance ! Il n’a pas plût une seule fois depuis quatre jours !". Et oui un autre désavantages de Londres : la pluie. S'il ne pleuvait que très rarement à Los Angeles ici c'était tout le contraire. Kalea sourit à son superieur dont elle enviait le poste et lui répondit d'un ton très ironique :

« Vous avez raison, ça c'est de la chance ! »

Bien évidement ce n'était pas le cas, elle ajouta même :

« Quand il ne pleut pas, il fait gris de toute façon ici, en fait même quand il ne pleut pas on a l'impression qu'il pleut à Londres ... »

Le chef ne penserait sans doute pas cela, mais elle qui avait l'habitude du soleil c'était réelement ce qu'elle ressentait. Parler de la pluie et du beau temps était assez exceptionnel et étonnant avec Aiden, rapidement le sujet changea avec une question quelque peu indiscrete : "Entrons dans le vif du sujet ! De quels détails croustillants avez-vous discutés avec cette très chère Grace hier ?" Voilà pourquoi il était venue s'assoir à sa table ! Il voulait des informations sur son ex-femme ... Il n'était donc pas tombé sur la bonne personne. S'il y avait bien une chose que Kalea ne ferrait jamais se serrait trahir Grace et le secret médical.

« Grace m'a proposer de visiter Londres, je ne connait rien de cette ville et j'y ai encore des tas de choses à découvrir. Peut être reussira t-elle a ne pas me faire regretter Los Angeles ... »

Kalea était contente d'elle, elle avait reussit à éviter la véritable question de son interlocuteur et surtout maintenant elle pouvait lui rappeler la véritable raison pour laquelle elle était là : le poste de chef quand il prendrait sa retraite. Il fallait dire que Kalea était assez forte pour ce genre de jeux, intelligente comme elle était c'était chose facile, elle décida d'y faire discretement allusion :

« A moins que Los Angeles ne soit qu'un lointain souvenir pour moi grâce à vous ... »

[il est très bien ton RP, il n'y a vraiment aucune raison d'aller se cacher, j'espere que le mien aussi te decevra pas trop ... J'ai un peu galeré !]

Trager oublia bien vite la réplique du docteur Abrams concernant le temps maussade qui régnait sur la majeure partie des îles britanniques –pour éviter toute possible tension, il ne releva pas non plus le ton déplaisant qu’elle avait employé- et c’est avec un certain plaisir qu’il la vit ‘esquiver’ son interrogation, plongeant alors dans un long babillage sur l’architecture de la ville et ses alentours… Il ricana en l’entendant dire que Grace allait lui faire la visite de tout le centre de Londres, un jour… « Hum hum… juste un conseil, évitez de vous rendre sur Picadilly Circus sans emporter avec vous un GPS, vous seriez certaine de ne pas rentrer chez vous le soir même. En plus, les cartes n’ont jamais été ses amies… » Il attrapa nonchalamment sa tarte aux cerises et croqua avec délice une majeure partie de cette dernière.

Savourant le goût de l’étrange gélatine qui se trouvait sous les fruits rouges, il passa sa serviette en papier sur ses lèvres afin de faire disparaître toute trace de miette et avant même qu’il n’est pu lui déconseiller de prendre en notes ‘mentales’ tout ce qu’il pourrait bien dire sur Grace lors de l’entrevue, elle sous-entendit la raison directe pour laquelle elle se trouvait ici… C’était amusant. Cette californienne n’avait pas l’air de le connaître plus que ça et c’était un tort. Certes, il avait beau lui avoir presque promis le poste, ce n’était pas pour autant qu’il quitterait de si tôt son hôpital et il souhaitait atteindre au moins la huitième année -à défaut de remplir une décennie complète- de direction avant de ne céder sa place officieusement à l’un de ses médecins les plus brillants…

Plongeant ses yeux océan dans le regard déterminé de Kalea, il ne put que reconnaître ô combien son entourage le plus proche avait raison : Aiden était un véritable cinglé pour pouvoir apprécier le fait que des titulaires puissent se chamailler comme de vulgaires internes pour un poste éreintant. Il fronça les sourcils puis, prenant une moue choquée puis suggestive, il lança d’une voix plus élevée qu’à la normale « Je vous en prie, Dr Abrams ! Vous êtes arrivée il y a à peine deux mois et vous me harceler déjà sexuellement ! Ce n’est pas professionnel du tout ! » Ne prenant pas garde à la moue de la psychiatre, il croqua à nouveau dans sa tarte à la cerise et suivit du regard le passage d’un bateau touristique qui passait sur la Tamise. Il lança un regard presque désespéré à l’un des internes qui passait par là, comme pour lui dire ‘Ne t’approches pas, sinon elle va t’agresser toi aussi’.

« Enfin ! Prenez un bateau mouche, vous verrez le plus intéressant de Londres en une heure à peine ! En plus, nous avons une superbe grande roue ! » Il termina sa part de tarte et se mit plus à son aise sur la chaise en plastique sur laquelle il s’était installée. « Los Angeles crame sous le trou de la couche d’ozone ! J’assure que l’humidité des îles britanniques va faire le plus grand bien à vos cheveux… » Il ne lui demanda pas si c’était une teinture qui donnait ces reflets à la crinière de la titulaires où s’ils étaient naturels… C’était sans le moindre doute qu’il pariait sur l’hypothétique rouge chimique, après tout, elle avait plus de quarante ans et en général, un médecin ne gardait pas éternellement des cheveux doux et soyeux et coiffés en une crinière parfaite… Il en était la preuve incarnée !

Lui aussi savait y faire lorsqu’il s’agissait de tourner autour du pot durant des heures et d’éviter les petites questions épineuses et gênantes. Il ne voulait pas encore gâcher le rêve de Kalea Abrams d’être à la tête du London James pour le moment…

Invité

Etait-ce le nom de Grace qui le faisait ricaner ? Kalea en avait bien l'impression, cet homme était en fait totalement obsedé par son ex-femme, il ne fallait même pas être psy pour le voir. Tout d'abord c'était lui qui appreciait tant parler d'elle, à croire que tout les sujets revenaient forcèmement à elle, malheureusement il avait l'air de pensé que pour l'oublier il était obliger s'acharner sur son ex-compagne. La pauvre Grace cela lui vallait malheureusement de nombreux soucis. Enfin Trager avait décidement une drôle de façon de s'interesser à elle, Kalea ne trouvait pas ça rare, en effet elle connaisait bien son métier et des cas similaires c'étaient déjà présenter à elle. C'était le genre d'homme qui n'osait pas avouer avoir fait une erreur et qui pour essayer de se refaire, faisait tout pour réentrer dans la vie de la femme qu'il avait laissé sur le bord du chemin ... Mais pour cela il fallait bien accumulé les infos sur Grace, c'est ce qu'essayait de faire le cher et tendre chef de la belle rousse. Bien évidement Kalea n'oserait jamais dire son avis de spécialiste en ce qui concerne son ancien couple et n'essayerait pas plus de le conseiller, de peur de perdre son emploi, elle était sur qu'il se bloquerait. Mais elle était sur aussi que cela lui ferrait du bien d'aller voir un psy, certainement pas elle, elle était bien trop proche de lui et de ses proches pour ça, mais quelqu'un d'exterieur ne pourrait lui être que bénéfique. Mais qui oserait proposé ça à Trager ? Personne, là était le problème.

Alors que son interlocuteur commençait sa tarte aux cerises, seul plat de son plateau, Kalea bût une autre gorgée de son vin rouge. Elle était quasi-sur qu'elle aurait le droit à une refléxion de son chef la dessus, étant donné qu'il avait un avis sur tout, mais elle était au moins préparé à cela. En reposant son verre, elle finit par lui répondre :

« C'est bien dommage, je n'ai encore pas mis un pied à Picadilly Circus, mais ne vous inquiètez pas pour nous, je suis sur qu'un passant pourra toujours nous faire retrouver notre chemin. On m'a dit que les londoniens et londonienes étaient très courtois, serait-ce encore quelque chose de faux sur cette ville ? »

Si elle venait de faire allusion à la courtoisie des londoniens, ce n'était pas pour rien, Kalea se souvenait bien de l'appel de Aiden Trager en pleine journée à Los Angeles. Lui vantant les mérites de son hôpital et de son personnel, il n'avait pas hésiter à en vanter aussi la sympathie de Londres ... Kalea avait une grande mémoire, rien de ce qu'on pouvait lui dire passait dans l'oreille d'une sourde, elle pouvait ainsi resortir quand bon lui semblait quelques phrases dites par le passé, de façon à ce qu'elle soit de son côté. Cette fois ce n'était pas par provocation mais plutôt par vérification, ou par jeu, elle n'esperait pas le pieger par ses réponses (quoi que) mais avait de la répartie et le faisait simplement savoir. Elle ne connaisait pas très bien son chef, et pourtant en savait un rayon sur lui, tout d'abord par ce qu'avait pu lui dire Grace mais aussi par ce qu'elle avait pu entendre dans les couloirs, et dieu sait tout ce que l'on peut en apprendre par les bruits de couloir. Trager était un provocateur et elle ne mit pas longtemps à en faire les frais, il hurla quasiment dans tout le self : "Je vous en prie, Dr Abrams ! Vous êtes arrivée il y a à peine deux mois et vous me harceler déjà sexuellement ! Ce n’est pas professionnel du tout !". Kalea leva les yeux au ciel, avant de le regarder lui qui recommençait à manger. Kalea prit sa fourchette et prit en bouche un morceau de sa salade vraiment pas fameuse. S'il ne prenait qu'une tarte ce n'était certainement pas pour rien ? Lui aussi devait subir cette mal-bouffe, ne voulait-il vraiment rien faire pour améliorer les repas de ces employés et les siens ? C'était leur première vraie discussion depuis qu'elle venait d'arrivée Kalea se voyait mal en train de lui repprocher ça, c'est pourquoi elle garda ces questions pour elle pour le moment. Après de nombreux regards sur elle suite à l'acclamation de Trager et aux regards de chiens-battus qu'il pouvait lançés aux internes passants, tout fini par revenir dans l'ordre et chacuns des employés retournèrent à leurs assiètes. Kalea en profita pour dire ironiquement à son chef d'un sourire :

« Merci de ce raz de marée, je n'avais encore pas eu l'occasion depuis mon arrivée d'avoir tous les regards braqués sur moi ... C'est chose faite ! »

Evidement il avait fait mine de ne pas comprendre son sous-entendu ou du moins n'y avait pas du tout répondu, Kalea n'aurait de toute façon pas esperer le contraire, mais au moins elle le lui avait rappelé, histoire qu'il ne l'oublie pas. Ce poste de chef, elle savait bien que ce n'était pas pour tout de suite, mais même si c'était dans quelques années ce serait enfin la récompense de tant d'années d'éfforts, le résultat d'une carrière menée avec brio. C'était pour elle et avec une pensée pour sa mère qu'elle esperait tant ce poste, elle savait qu'à Los Angeles elle n'aurait jamais pu l'obtenir alors si elle était devenue à Londres, c'était car ici elle avait une chance de l'avoir ... Dommage qu'il y ait aussi ce Yanis sur la liste des prétendants au trône. Mais Kalea est capable de se battre et elle compte d'ailleurs bien montrer au DR Trager, que ce poste est fait pour elle et qu'elle le menera avec intelligence et résultats. Enfin pour le moment la discussion n'a pas l'air d'être à parler de si grands projets d'avenir, certes ils parlaient de l'avenir car Aiden lui conseilla une promenade en bateau bouche pour visiter Londres mais c'était disons plus à court terme. Kalea lui sourit, le bateau mouche c'était cliché, mais elle l'avait déjà fait, la première semaine qu'elle était ici ... Mais il avait raison, c'était une bonne idée pour visiter Londres rapidement et y voir ses plus beaux monuments mais pas la meilleure solution pour découvrir la vraie richesse de Londres, celle dont on lui parlait tant, elle n'avait pas encore eu l'occasion de la voir. Londres, la City et son dynamisme, n'était pas si facile à trouver seule. Et ce n'était pas non plus dans la grande roue qu'elle trouverait cela, si ?

Elle y pensait, ce Trager n'était pas si désagréable que ça quand il le voulait ! Il pouvait même conseiller des lieux à voir dans Londres, 'étonnant tout de même' pensa t-elle, elle finit par lui répondre :

« J'en prend note, je verrais ce que je décides ... ».

Le voilà maintenant qui ce mettait à parler de Los Angeles : "Los Angeles crame sous le trou de la couche d’ozone ! J’assure que l’humidité des îles britanniques va faire le plus grand bien à vos cheveux…". On parlait de sa ville natale adorée, Kalea ne pouvait pas laisser passé ça, elle ne put s'empecher, laissant aller son accent américain, de retroquer

«

Il ne faut pas croire à toutes les supercheries lançées par les scientifiques, Los Angeles ne crâme pas plus sous le trou de la couche d'ozone que n'importe quelle autre grande ville du monde ! »

Mais comment devait-elle prendre la dernière remarque qu'il venait de lui lançée ? Kalea se le demandait, ses cheveux étaient soyeux, nuancés de roux, qu'est ce que les îles britanniques pourraient faire de plus pour eux ? Elle haussa un sourcil, reprenant sa vieille habitude (un tic peut être, mais qui avait tout son charme), elle lui aurait bien répondu que si Londres avait un pouvoir magique sur les cheveux cela se saurait et surtout que les siens auraient alors même dû repousser, mais elle n'osa pas. Et oui Kalea se méfiait tout de même et surtout elle se demandait bien où il voulait en venir ...

S’il devait calculer, Aiden avait passé moins de temps à trouver qui pourrait combler le poste de psychiatre dans le service de l’hôpital qu’à convaincre la même personne de l’accepter. Pour une psychiatre bornée, c’en était une. Trager avait passé près d’une vingtaine de minutes pour exposer au Dr Abrams tous les arguments dont il disposait pour la faire quitter son poste à Los Angeles. Certes, elle avait un bon travail. Certes, elle était dans une ville envieusement ensoleillée et luxurieuse. Luxurieuse dans tous les sens du terme. C’était sur cette base qu’il avait contre-attaqué toutes les barrières de la doctoresse : il lui avait rappelé que les années qu’elle avait passé là-bas l’avait un tantinet ramollie. Elle ne devait certainement plus ressentir toute l’excitation de ses débuts en tant que titulaire, comparant ici la routine installée dans les vieux couples à sa situation de titulaire connue et reconnue de son hôpital. Il fallait combattre le mal par le mal, ici c’était plutôt la psychologique par la psychologie. Il avait usé de ce genre de métaphores humaines jusqu’à la sentir fin prête à prononcer un seul mot : oui. Il se souvenait avoir ajouté que Londres était une très belle ville et que ses citoyens étaient tous des crèmes. Il n’avait jamais autant baratiné contre ses propres principes de toute sa vie et que pour ça, il n’allait certainement faciliter la tâche à cette rousse quarantenaire.

-Oui, enfin, comme partout dans le monde, Londres est peuplée de cons. Coup de chance, je ne les connais pas tous… Autant dire là qu’il serait ami avec les trois quarts de la capitale.

Lorsqu’elle lui fit remarquer qu’elle n’avait jamais été autant remarquée depuis son arrivée à l’hôpital, il prit quelques secondes pour la jauger de bas en haut. Ou tout du moins, de la tête jusqu’à l’abdomen. Il prit un air étonné et, en posant son menton dans la paume de sa main gauche, il lui dit « Ah oui ? C’est bizarre pourtant car avec ces cheveux de feu et vos décolletés, je ne remarque que vous dans les couloirs et par la vitre de mon bureau! » Il bomba ses deux joues pour ensuite soupirer et hausser des épaules. « Voyez, y’a même des cons dans l’hôpital, je ne peux donc pas vous garantir de l’authentique étique de la gente masculine londonienne… Ca fait un bout de temps qu’ils n’usent plus de courtoisie ! »

S’il y avait bien une chose qu’il aimait faire, c’était bien de s’amuser de ses employés. Ils avaient tous dans leurs caractères au moins une chose qu’il détestait au premier coup d’œil. Chez cette femme, Kalea Abrams, ce serait certainement son dynamisme et sa persistance à vouloir le poste d’Aiden. Il ne l’avait pas promis. Il l’avait seulement mis sur le tapis, dans un dernier espoir d’acceptation de la part de la psychiatre. Il ne doutait pas de ses capacités mais il savait que si elle lui lançait des réflexions sur le pour quoi elle était ici, il se ferait un plaisir de lui rappeler qui était encore le chef et que si elle était venue, c’était que quelque part en elle, quelque chose l’y avait poussée… des problèmes dans votre ancien boulot ? Devenir le psy d’une psy ? Aaaah, voilà que tout devenait incroyablement intéressant. Impossible, mais intéressant…

Comme si ses dires allaient défendre Los Angeles des risques de la pollution sur la couche d'ozone, Aiden prit une mine sévère et lui annonça... « Oui et le nuage nucléaire de Tchernobyl s’est arrêté pile à la frontière française… je pense que je vais rapidement me mettre à croire aux scientifiques. Après tout, j’en suis un, je devrais considérer leurs théories plus souvent… » Il haussa de nouveau les épaules, se leva, et c’est avec une dextérité certaine qu’il plaça sa main dans celle de la rouquine qui s’apprêtait certainement à attraper son verre de vin pour en boire une nouvelle gorgée. Il la serra énergétiquement et c’est en montrant son plateau qu’il lui lança « J’avais oublié, un truc important à faire… je dois aller rendre visite à un confrère qui a détruit une des machines à IRM hier… les risques du métier ! M’enfin, il casse pas mal de matériel lui… je devrais peut-être le virer, vous en pensez quoi ? » Lança t-il en fronçant les sourcils et en laissant en suspens les deux mains jointes.

« Au plaisir Docteur Abrams ! Ne prenez pas de cheveux blancs jusqu’à notre prochaine entrevue surtout ! » Termina-t-il en s’en allant aussi subtilement qu’il était arrivé. Avant de partir, il attrapa une autre tarte à la cerise à l’insu d’une des cantinières et se mit à courir vers l’ascenseur qui se trouvait dans le couloir principal pour ne pas se faire poursuivre par la vieille Martha, qui n’attendait que ça pour coincer Trager. Martha était la responsable de l’infecte cafétéria… mais Aiden aimait beaucoup Martha, elle le faisait rire…

Il avait aussi omit le fait de rapporter son plateau. Joli cadeau d’au revoir pour Kalea qui allait très certainement se faire une toute autre idée d’Aiden à présent. Le chef de l’hôpital n’aimait pas avoir une relation basique avec ses employés… son fondement même l’obligeait à emmerder à tout va toutes les personnes qu’il pouvait croiser dans la rue alors imaginer ceux qu’il devait voir au détour d’un couloir ou dans un bureau…

Il n’aimait pas la déontologie. Et cette simple information était carrément inscrite sur son front.

Invité

"Oui, enfin, comme partout dans le monde, Londres est peuplée de cons. Coup de chance, je ne les connais pas tous…", évidement ... il revenait quasiment sur ces paroles. Kalea repensa à leur première conversation au téléphone, cela la fit un moment sourire. Trager qu'elle ne connaisait pas encore, avait paru bien plus sympatique lors de cette première rencontre, en fait il avait usé de tout les arguments possibles et imaginables pour persuader Kalea de venir dans son hôpital. Il faut dire qu'elle est assez bonée comme femme et on a pas facile Kalea ... La discussion avait été longue et laborieuse avant qu'elle ne dise enfin "oui". Des avatanges à changer d'endroit, de l'augmentation de salaire qui l'attendait là-bas, jusqu'au bienfaits de la ville de Londres, tout y était passé. Trager avait l'air vraiment près à tout pour que Kalea vienne au London James Hospital, mais ce qui l'avait vraiment fait accepté, et il devait bien s'en douté c'était ce poste de chef bientôt libre. Pas qu'elle voulait qu'il parte vite mais peut importe quand il partait elle voulait obtenir sa place. Cela lui ouvrirait de nouvelles horizons et la reconnaisance qu'elle attendait tant.

Enfin pour le moment, dans la cafétaria de l'hôpital dans lequel elle était depuis deux mois, la discussion ne semblait pas être au poste de chef. Tout d'abord Kalea n'aurait pas osé en parler immédiatement pour leur premièr vrai dialogue mais en plus Aiden ne semblait vraiment pas conditionner pour parler de ça, preferant de loin ridiculiser ou agacer la belle rousse. Quand il la regarda de haut en bas et de droite à gauche, autant horizontalement que verticalement, tout en la dévisageant, Kalea se doutait bien qu'une remarque allait sortir de sa bouche et cela ne tarda pas. Elle avait eu le malheur de dire qu'elle n'avait pas eu tout les regards braqués sur elle depuis son arrivée pour que Trager enchaîne sur son physique en disant : "Ah oui ? C’est bizarre pourtant car avec ces cheveux de feu et vos décolletés, je ne remarque que vous dans les couloirs et par la vitre de mon bureau!". Dr Satan voila comment il se faisait appeler, petit à petit Kalea comprenait mieux pourquoi. Elle commencait à bouillir, comment pouvait-il sortir des trucs de ce genre ? 'Un manque de respect total' pensait-elle. Au moins c'était depaysant, cela changeait de son chef à Los Angeles, avec qui elle n'avait strictement aucun contact, Trager lui semblait proche de tout le monde, mais c'était vraiment une drôle de relation qui l'unisait à ses employés. A la remarque de son chef elle soupira, baisant les yeux, elle se regarda, ses décolletés ? Qu'est ce qu'il avait ? Elle était habillée avec élégance, elle ne voulait pas qu'on ne voit de sa tenue que son décolleté, une jolie robe dans les tons noirs et blancs avec quelques motifs, c'était sobre comme à son habitude.

Spoiler:

Mais comment Trager pouvait-il faire pour être aussi arrogant ? A cet instant et en la reluquant, elle n'avait qu'un envie cela aurait été de lui mettre une gifle. A la place elle soupira, levant les yeux au ciel. En fait elle avait été tellement suprise et agacé par sa phrase qu'elle ne savait même pas quoi lui répondre. Une seule mine horrifiée pris place sur son doux visage. Mais elle avait en face d'elle sa tête de clown qui gonfla les joues et soupira, il avoua même qu'il n'était pas du tout courtois et qu'il faisait parti de ces cons de l'hôpital. S'il le savait au moins, cela serait une chose en moins à lui dire, Kalea lui répondit d'un ton plûtôt sec :

« Oui, je crois bien remarquer ça ! Ce serait pourtant tellement mieux ...»

D'un seul coup d'un seul, sans que Kalea ne comprene très bien le pourquoi du comment, Trager lui posa une question plutôt bizar : "J’avais oublié, un truc important à faire… je dois aller rendre visite à un confrère qui a détruit une des machines à IRM hier… les risques du métier ! M’enfin, il casse pas mal de matériel lui… je devrais peut-être le virer, vous en pensez quoi ?", mais le plus bizar n'était pas dans cette phrasa mais dans la manière qu'il l'avait interpellé, attrapant sa main et la serrant avant qu'elle ne prenne son verre de vin. Une technique pour savoir ce qu'elle ferrait en tant que chef ? Une simple question pour la destabilisé et pour qu'elle ne casse rien ? Un moyen de voir sa réaction ? Les réponses pouvaient être diverses et la quaragenaires ne la saura sans doute jamais. Encore une fois Kalea fronça les sourcils, elle ne voulait pas qu'il lui tienne la main comme ça, elle la retira avant de lui retroquer :

« Le virer ? Ecoutez, je doute que vous preniez en compte mon avis, alors faites bien ce que bon vous semble ! »

Il fallait toujours qu'il dise un mot de trop, voilà le problème de ce type, quand il lui dit au revoir, Kalea ne put s'empecher de soupirer encore une fois, elle repris ces precedentes paroles et lui répondit ironiquement :

« Evidement j'y veillerais Dr Trager ! Je sais à quel point 'mes cheveux de feu' vous manquerait ... »

Finalement Kalea reussisait à être soulagé qu'il soit parti, elle le vit courir en ayant piquer une tarte à la cafétaria, il était rester un grand enfant en fait. Il faisait de la vie un jeu et c'était là la psy qui parlait. Malheureusement toutes les personnes n'y entraient pas, sachant qu'il n'y aurait jamais de gagnant ou perdant... Regardant devant elle, elle fit qu'il lui avait laissé son plâteau

« Nan, mais c'est pas vrai ! »

Elle venait de parler à haute voix, quelques personnes se retournèrent et la regardèrent bizarement, non elle n'était pas folle, simplement agacée et avait la sensation finalement d'être un peu la 'perdante' de ce jeu, mais elle se promettait que ce ne serait que pour cette fois. Elle c'était un peu laissé faire, car c'était leur première entervue mais à la prochaine c'était sur qu'elle serait remontée ... Il l'avait engagée, il savait qu'elle avait du caractère, maintenant elle n'allait pas hésiter à s'en servir. Trager était assez malin pour ne pas lui en porter préjudice pour le poste de chef, elle en était sur ... Il aimait les gens qui lui faisait face de toute façon.

» Kalea Abrams [PSYCHIATRE; TITULAIRE]
» Mme/Mlle Abrams; Kalea pour les intimes.